LE SIDA
Témoignage de Michael Anderson atteint du SIDA qui a aujourd’hui 29 ans :
“ J’ai appris ma séropositivité lorsque j’avais 22 ans. Suite à un don du sang j’ai reçu des résultats indiquant que j’étais porteur du VIH. Après plusieurs semaines sans en parler à personne je me suis enfin décidé à consulter mon médecin qui m’a poussé à réaliser d’autres tests pour voir l’avancement du virus au sein de mon organisme. J’ai appris quelques jours plus tard que je présentais un stade clinique 1, soit le moins avancé. J’ai donc commencé à suivre un traitement antirétroviral, qui est conseillé très tôt pour toute personne séropositive. Il a pour but de supprimer au maximum le VIH et d’arrêter l’évolution de la maladie.”
Qu’est ce que le VIH ?
Le VIH est le virus d’immunodéficience humaine qui cause le syndrôme de l’immunodéficience acquise appelé SIDA. Il s’attaque au système immunitaire chez l’être humain et provoque alors une vulnérabilité importante de l’individu face à certaines maladies bénignes. C’est une maladie sexuellement transmissible, il existe néanmoins d’autres moyens de transmission, par transfusion sanguine, par injections lors du contact avec la seringue, ou de la mère à son enfant.
Quelle est la structure du virus ?
Le VIH est un virus à ARN, il fait partie de la famille des rétrovirus qui se caractérise par la présence d’une enzyme qui traduit son génome ARN en ADN.
Le virus est composé en 3 parties :
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le noyau qui contient le matériel génétique (ARN) et des protéines
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les capsides, des coques protéiques qui entourent le noyau
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la membrane, composée de protéines spécifiques elle forme l’enveloppe du virus
Comment le virus atteint- il nos cellules ?
Le VIH s’attaque aux lymphocytes T4 qui permettent l’activation des cellules du système immunitaire. Il est capable de s’introduire dans le lymphocyte et d’y rentrer son propre programme, ainsi le lymphocyte n’exerce plus sa fonction. Ce qui explique que quand le nombre de lymphocytes T4 diminue, le système immunitaire devient de moins en moins performant. La disparition de ces lymphocytes conduit l’individu au stade de SIDA.
Est-il possible d’envisager une thérapie contre le VIH ?
Depuis 1988, des chercheurs proposent leurs idées sur la promesse d’une thérapie génique contre le VIH. Cependant les premières approches ont été mises à l’épreuve il y a seulement quelques années.
“ Il y a 2 ans, en 2014, une équipe américaine qui travaillait depuis plusieurs années sur la thérapie génique contre le VIH a lancé un essai clinique sur 12 patients séropositifs. J’étais l’un d’entre eux.
L’équipe avait développé une thérapie génique qui apprenait au corps à résister au virus responsable d’immunodéficience. Les scientifiques ont tout d’abord procédé à la modification de certains gènes afin qu’ils résistent par eux-mêmes à la charge virale du VIH. Pour se faire, ils ont utilisé des nucléases à doigt de zinc, des protéines fabriquées par l’homme qui permettent de couper une partie de la séquence de l’ADN lors du mécanisme de transcription. Dans ce cas précis, les nucléases ont ciblé les lymphocytes T, que le VIH attaque. Ces « ciseaux moléculaires » se sont attaqués au récepteur présent sur les lymphocytes T, appelé CCR5, car il se trouve que sans ce gène, les lymphocytes T deviennent très résistants au VIH. Ainsi, en coupant le gène CCR5, les 11 patients et moi sommes devenus résistant à l’infection. D’après le Dr. Carl H. June, cette étude montre qu’il est possible de traiter les lymphocytes T des patients mêmes, de façon sûre pour imiter une mutation naturelle, et ainsi éviter la propagation du virus au sein de l’organisme sans médicaments. Suite à la première infusion, les médecins ont remarqué des pics de lymphocytes T importants sur moi et 3 autres patients, la charge virale avait bien reculé. De nouveaux essais cliniques sont prévus pour tester cette thérapie génique sur une population plus large. Les scientifiques restent confiants puisque celle-ci a fait ses preuves en diminuant fortement la progression du VIH au sein de l’organisme des patients et moi-même. D’après le Dr. June il serait même possible d’ici quelques années, d’être soigné du SIDA.”


